Suivre une formation ne devrait pas se réduire à de l’écoute passive !

Le simple e-learning ou le cours magistral, bien qu’utiles pour le transfert de connaissances, ne permettent pas une rétention efficace et pérenne de l’information. D’autres méthodes comme les mises en situation et les exercices sur des cas concrets et réalistes favorisent l’apprentissage.

Aujourd'hui, les professionnels se tournent vers les formations qui s’appuient sur la mise en pratique des informations acquises dans leur quotidien professionnel, permettant de passer de la connaissance à la compétence.

La règle est simple : passez à l’action !

Apprendre par l’expérience

Nous mémorisons plus facilement ce que nous avons nous-mêmes vécu : en étant confrontés à une situation, nous pouvons appréhender nos propres réactions et évaluer les obstacles éventuels. On parle d’apprentissage par l’expérience ou par l’expérimentation.

Cette approche pédagogique basée sur l'action consiste à ce que les apprenants réalisent et vivent l'expérience pour déduire et mémoriser un enseignement. Théorisé en 1984 par David Kolb, l’apprentissage expérientiel considère qu’un apprentissage significatif passe forcément par l’action.

Si l’on devait être très schématique : connaître théoriquement la brasse ne vous permettra pas de nager, il faudra vous entraîner dans l’eau. C’est un peu le même principe appliqué à tous les champs de formation.

Ainsi, l'apprentissage est apporté par la théorie, mais surtout par la mise en pratique, c'est-à-dire par expérimentation. Il s'agit là de pédagogie active.

Pratiquer les situations professionnelles

Comme le souligne Martine Mauriras Bousquet dans Théorie et pratique ludique, il “n’existe pas de frontière nette entre une étude de cas, un jeu de simulation, un jeu de rôles”. C’est pourquoi nous ne définirons pas séparément la mise en situation du jeu de rôle, sans quoi il faudrait entrer dans de nombreux détails.

Le jeu de rôle vous permet de recréer des scènes réelles ou imaginaires. Appliqué à la formation, son objectif est d’offrir aux participants la possibilité d’appréhender des situations proches de celles qu’ils rencontrent, ou pourraient rencontrer, dans leur quotidien professionnel.

Qu’il s’agisse de situations courantes constituant le cœur du métier (accueil client, conseil, présentation de services…), ou de situations plus complexes (client en colère), l’intérêt du jeu de rôle est de travailler sur un cas concret, clairement circonscrit. Les apprenants jouent des rôles plus ou moins définis ce qui permet d’analyser par la suite les comportements et réactions face à une problématique et d’identifier les bonnes pratiques. Imaginons une situation de vente, le formé peut tout aussi bien incarner le rôle de vendeur que celui du client, dans les deux cas, il apprendra de la situation.

Pour que la stratégie soit efficace, il faut bien sûr s’assurer que les apprenants soient exposés à une expérience de qualité, offrant un défi d’apprentissage adapté. Adieu donc l’idée du jeu de rôle improvisé ! Il faut préparer la situation pour qu’elle soit signifiante, tenir compte du niveau des formés dès la conception et adapter le niveau de guidage durant le jeu en fonction de la phase où se trouve l’apprenant.

Enfin, pas d’improvisation non plus pour l’analyse qui suit le jeu, le debrief et les feedback sont essentiels pour que l’expérience ait un impact.

Trois bonnes raisons de s’y mettre

1. L’apprenant devient acteur de sa propre formation

Avec le jeu de rôle, l’apprenant est obligé de s’impliquer, il n’est plus passif. Il participe et fait ses propres choix.

Intervenir régulièrement pousse l’apprenant à rester concentré et alerte. Le fait d’être actif facilite l’apprentissage et la mémorisation des contenus. Nous pouvons ici rappeler les contributions du psychopédagogue Roger Mucchielli, qui a démontré que nous ne retenons que 10 % de ce que nous lisons et 20 % de ce que nous entendons mais que nous nous souvenons de plus de 90 % de ce que nous faisons nous-mêmes.

2. Le jeu de rôle suscite davantage de motivation

Comme son nom l’indique, le jeu de rôle est avant tout un jeu. Or, l’apprentissage par le jeu va susciter chez la personne formée de la curiosité, de l’intérêt et du plaisir. À partir de ce moment, il sera beaucoup plus simple pour le formateur de capter son attention et de la motiver.

Nous pouvons rapprocher la motivation des différents mécanismes de jeu, qui ont un effet plus ou moins important selon les profils et les personnalités des apprenants. Dans son ouvrage Les jeux et les hommes, le sociologue Roger Caillois définissait ces mécanismes comme suit :

  • la chance (ou aléa),
  • le vertige, c’est le fait de prendre des risques.
  • la compétition, avec soi-même ou avec un autre, c’est le fait de devoir progresser et/ou gagner.
  • le simulacre (ou faire semblant)

Le jeu de rôle peut emprunter à chacun de ces mécanismes, il pourra alors être un vecteur de motivation pour les apprenants.

3. Avoir le droit à l’erreur

Le jeu permet également de dédramatiser une situation d’échec. En effet, dans le contexte de la formation, il n’y a pas de conséquence sur la vie réelle. C’est ce que nous aimons appeler chez PITCHBOY le droit à l’essai.

D’après le psychologue américain Jérôme Bruner, « le jeu fournit l'occasion d'essayer des combinaisons de conduites qui, sous les pressions fonctionnelles, ne seraient pas tentées ».

L’inaction générée par la peur de se tromper n’a pas lieu d’être ici et c’est là tout l’intérêt. Finalement, le fait de se tromper peut amener à réfléchir et à trouver des solutions pour résoudre les problèmes qui sont présentés à l’apprenant, pouvant le responsabiliser et l’emmener vers davantage d’autonomie.

Les inconvénients du jeu de rôle

Le jeu de rôle ne peut constituer une formation complète, c’est une étape (ou plusieurs) idéale pour évaluer le niveau de connaissances avant et après des modules de formation, et l’occasion de passer de connaissance à compétence sans faire ressentir de pression aux apprenants.

Cependant, ces mises en situation comportent des inconvénients certains. D’abord un problème d’échelle. Le jeu de rôle exige un nombre restreint de participants, forçant à répéter ces sessions ce qui peut devenir très coûteux pour une entreprise qui souhaite impliquer tous ses collaborateurs. Heureusement, des technologies comme PITCHBOY permettent de digitaliser certaines mises en situation, offrant la possibilité de déployer à grande échelle et de toucher de nombreux collaborateurs, eux-mêmes pouvant rejouer la situation à plusieurs reprises.

Nous pouvons également souligner que si la session n’est pas enregistrée, il sera difficile pour le formateur de se souvenir de tout ce qui a été dit, ainsi, le debrief aura parfois quelques lacunes. PITCHBOY offre toujours un replay des expériences conversationnelles et peut donner des feedback à l’apprenant, dépendamment de la grille d’analyse établie avec le formateur.